От редакции: мы продолжаем развивать тему французских студентов в России, начатую в этом месяце. Познакомиться с некоторыми из наших французских друзей, учащихся в России, можно здесь: http://www.portailrusse.fr/ru/19-categorie-fr-fr/informations-pratiques/etudier-en-russie/355-lettre-ouverte.html. К сожалению, ситуация с коронавирусом и карантином поставила некоторых из них в сложное положение: они не могут вернуться в Россию, чтобы продолжить учебу. Редакция считает необходимым привлечь внимание общественности и российских властей к проблеме, о которой мы мало слышим в СМИ.
Au cours du mois de mars dernier en Russie, alors que la pandémie se développait, les frontières se fermaient et les universités passaient à l’enseignement à distance. L’ambassade française recommandait aux étudiants de rentrer en France, car la situation mondiale devenait inquiétante. C’est ainsi qu’un grand nombre d’entre eux sont revenus auprès de leur famille pour passer le confinement.
En se rapprochant de l’été, le confinement s’est achevé et l’épidémie a commencé à se stabiliser. Les étudiants français ont alors espéré pouvoir revenir en Russie afin de reprendre leur vie normale. Mais, en dépit du fait que les frontières européennes et russes s’ouvraient à quelques pays et que l’ambassade française commençait à délivrer des visas aux étudiants russes, les frontières russes sont restées fermées pour les étudiants français. Ainsi l’été passa et en septembre dernier la rentrée universitaire en Russie s’est effectuée normalement seulement pour les étudiants présents sur place. En conséquence, les étudiants français, entre autres, ont dû entamer la nouvelle année universitaire en Russie à distance.
Chaque pays ayant eu recours à l’enseignement à distance durant le premier confinement s’est retrouvé face à ses limites pédagogiques. Si dans un temps limité il apparaît comme un moindre mal, sur une longue période il ne peut remplacer physique de l’étudiant dans son université. Ce que l’étudiant perd dans l’enseignement à distance, ce n’est pas seulement la relation humaine essentielle à l’apprentissage, c’est aussi l’accès au matériel pédagogique disponible seulement dans les universités. Les étudiants doivent réaliser des travaux pratiques avec une instrumentation de laboratoire, consulter des ouvrages accessibles seulement dans les bibliothèques universitaires et aussi réaliser des travaux collectifs. De plus, les carences de l’enseignement à distance sont encore plus profondes pour les disciplines artistiques, sportives ou psychologiques. Là, l’enseignement à distance devient totalement inopérant.
En Russie, depuis la rentrée de septembre, le décalage entre les étudiants français bloqués dans leur pays et les étudiants sur le territoire russe ne fait que s’accroître. Ceux présents sur le territoire russe ont bénéficié d’un enseignement complet jusqu’à ce que l’enseignement à distance soit mis en place au mois de novembre. Depuis, le décalage continue malgré tout de se creuser. Nombreuses sont les universités et institutions qui maintiennent un enseignement au moins en partie en présentiel. C’est par exemple le cas des indispensables travaux pratiques. Les instituts artistiques quant à eux, bénéficient d’une dérogation afin de maintenir le format traditionnel qui, bien évidemment, est le seul efficace dans ces disciplines. Une autre raison qui fait que le décalage s’accroît est qu’un grand nombre de problèmes techniques sont apparus pour les étudiants restés en France. Certains, par exemple, n’ont reçu leur premier cours seulement fin octobre, parfois certaines parties du programme sont toujours manquantes. Il est alors pour eux très compliqué de suivre le rythme normal qui se poursuit dans leur université.
À ce jour, la situation demeure bloquée. Aucune perspective n’est pour l’heure dessinée. Malheureusement, il est peu probable que l'on accepte de nouveau les étudiants français sur le territoire russe dans les prochains mois, car, apparemment, ce n’est que lorsque les frontières seront ouvertes d’une façon complète que les étudiants français pourront retourner en Russie. Il est dommage qu'il faille attendre que les touristes soient autorisés à rentrer dans le territoire russe pour que les etudiants français puissent retourner dans leurs universités.
Pour les étudiants français, il n’est pas possible d’envisager un rattrapage dans les universités nationales qui offrent des cursus proches de ce qu’ils ont entamé en Russie. Ils dépendent totalement de l’ouverture des frontières. Engagés dans des cursus longs ou bien se préparant pour l’obtention de leurs diplômes, trop d’efforts ont été déployés en Russie pour abandonner maintenant. Ils doivent demeurer dans une attente incertaine et tenter de rester accrochés au système éducatif russe. Leur patience ne se paye qu'au prix d’un coût moral et financier très élevé pour eux et leur famille. En effet, ce n’est pas seulement la qualité de leur formation qui subit des pertes importantes. Il sont quelquefois contraints de continuer à payer leur logement en Russie, où leurs effets personnels sont restés. D’autres fois, il sont engagés dans des frais de scolarité importants, puisque c’est là qu’ils ont laissé leurs espoirs de réussite.
Ces étudiants français ont choisi de réaliser leurs études en Russie, non seulement pour la qualité des cursus offerts, mais également par passion pour la culture russe. Ils ont entamé un rapprochement afin d’apprendre de ce pays, d’y apporter leur qualité et de tisser des liens. Ils s’étaient engagés à dessiner des voies culturelles, économiques et scientifiques sur lesquelles de multiples partenariats d’avenir pourraient s’établir entre la France et la Russie. Mais malheureusement, ces initiatives sont aujourd’hui menacés. C’est pourquoi, le Collectif des Étudiants Français en Russie à rédigé une lettre ouverte à différents acteur politiques des relations franco-russe, dans le but qu’une solution soit proposé aux étudiants français dans l’urgence de se rendre sur le territoire russe : https://www.change.org/Lettre-ouverte-des-%C3%A9tudiants-Fran%C3%A7ais-en-Russie. S’ils sont tous conscients des difficultés induites par la crise sanitaire, ils ne veulent pas se résigner à abîmer ces relations et gâcher les efforts qu’ils ont déployé aux cours de ces dernières années. Par cette lettre, ils voudraient surmonter l’impasse dans laquelle ils sont à l’heure actuelle et espèrent contribuer à ouvrir une perspective aux futurs échanges d’étudiants entre la France et la Russie.
Le Collectif des Étudiants Français en Russie. Contact: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser..